Noizay Raconté

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La noix, la vigne et la plume

Nogarentum. Sous cette nomination latine, Noizay est entrée dans l’Histoire sous le règne de Charles Le Gros, quand apparut dans un document royal ce « lieu planté de
noyers », arbres solitaires et mythologiques.

 

La noix, pour Philon d’Alexandrie, est « ce fruit, rude et ferme, qui n’est pas aisé à avoir, environné de ses deux remparts de bois ». Elle symbolise la vertu, difficile à atteindre
sans peine. Rapprochée du coteau sur lequel vient s’adosser notre village, la noix image aux temps anciens l’homme au fond d’une cavité, vivant en ermite,tel Martin de Tours,
ou travaillant son vin quand bien-même on croirait ces deux-là au repos.

 

L’âme de Noizay est ainsi faite : elle survole une vallée de sables fins à lit d’argile et de labeurs agricoles ; elle niche dans le tuffeau blanc dont la pierre offre à l’humble un
troglodytique, et au puissant remparts et châteaux. S’échappant par quelques cheminées, elle s’en va s’alanguir sur un toit de calcaire, contemplant tel Bacchus en miséricorde,
la vigne qui s’élève, à son tour, en grand vin de seigneurs : Vouvray.

 

Auréolé d’un prestige certain, l’appellation Vouvray valait bien qu’Octave Pardou, ancien maire de Noizay, saisisse la plume pour qu’on l’accorde au pinot blanc de la Loire, à ses
vignes sous lesquels perruches et aubuis transcendent le légendaire Chenin.

 

Cépage aussi versatile que l’humeur des hommes – pétillants, mousseux, tranquilles, secs, moelleux, liquoreux – il n’a de réputation que par la constance des gens de la terre,
des gens de Noizay, où l’excellence vigneronne n’est plus à faire. Comme son paysage, elle inspire à la plume ses envolées.

 

Ainsi, ce que le Tourangeau Balzac, rêvant de quitter Paris, n’obtint pas de Vouvray – un havre de paix – le Parisien Francis Poulenc le reçut de Noizay. Au « Grand Coteau », le
célèbre compositeur vécut l’été fenêtres ouvertes sur la varenne, solitaire comme le noyer, mais sachant recevoir. Aux poètes qui vinrent le visiter et ne se faisaient pas prier, il
donnait à écouter la minéralité d’un terroir fécond et ce grand ciel de peintre, lesquels, pour vous encore, sauront vous jouer leurs plus agréables mélodies.

 

Bienvenue à Noizay !

Promenade à Noizay